La revue Corpus lance un appel à contributions sur le thème : Corpus et pathologies du langage
Appel à contributions reporté pour la revue Corpus
(https://corpus.revues.org/2418).
La revue Corpus lance un appel à contributions sur le thème « Corpus et pathologies du langage : du recueil à l’analyse de données pour une linguistique clinique et appliquée ». Les contributions retenues seront réunies dans le numéro 18/2018 de la revue, qui sera coordonné par Christine da Silva Genest (Université de Lorraine & Devah) et Caroline Masson (Université de Lorraine & ATILF).
Calendrier :
• - 1er juin 2017 : diffusion de l’appel
• - 09 octobre 2017 : réception des résumés longs
• - 15 octobre 2017 : notification de l’acceptation
• - 15 mars 2018 : réception des articles complets présélectionnés
• - 15 mai 2018 : version finale pour édition
Titre : Corpus et pathologies du langage : du recueil à l’analyse de données pour une linguistique clinique et appliquée Coordinatrices : Christine da Silva-Genest (Université de Lorraine & Devah) et Caroline Masson (Université de Lorraine & ATILF)
Ce numéro thématique de Corpus a pour objectif de réunir un ensemble de contributions autour de la problématique de la constitution et de l’utilisation de corpus dans le champ des pathologies du langage, chez l’enfant et chez l’adulte.
Dans le cadre des recherches en pathologies du langage, la manière d’appréhender les compétences langagières des locuteurs peut être placée sur un continuum (pour une revue voir de Weck & Marro, 2010) allant d’épreuves contrôlées dans des situations induisant des formes et des structures verbales ciblées au recueil de données en situation la plus écologique possible (Boulton et al, 2013). Ces deux approches renvoient à des visions à la fois différentes et complémentaires du fonctionnement de la langue: la première cherche à évaluer la production et l’absence de production (ou la production déviante) d’un phénomène linguistique de manière décontextualisée tandis que la seconde a pour objectif d’apprécier la façon dont le locuteur mobilise toutes ses compétences en contexte.
La constitution de corpus est un cadre méthodologique tout à fait pertinent pour l’étude et la description des conduites langagières. En effet, le recueil permet, d’une part, de mettre à disposition des ressources sur les productions atypiques dans des situations variées et de les utiliser à des fins d’analyses linguistiques et descriptives, et d’autre part, de contribuer au développement des connaissances sur une ou plusieurs pathologie(s). En outre, le champ des recherches en pathologies du langage s’est récemment élargi en s’intéressant aux situations cliniques de manière parallèle aux situations d’interactions familiales (Rodi, 2011). Ceci a pour effet d’approfondir les connaissances des professionnels de santé à la fois sur leurs propres interventions et sur la façon dont leurs patients réagissent à celles-ci. La constitution de données authentiques, l’élaboration d’une méthodologie et la création d’outil!
s d’analyses spécifiques sont nécessaires pour le développement des connaissances dans ce domaine (Morgenstern, 2016).
Dans le cadre de la linguistique de corpus, la valorisation et la diffusion de ressources sont des questions abordées par les chercheurs depuis de longue date, en particulier la mise à disposition de données constituées par les chercheurs eux-mêmes, par exemple pour les études sur le français parlé (Blanche-Benveniste, 1997 ; Debaisieux et al, 2016), la didactique des langues (Boulton, 2009), les pathologies du langage (Goodwin, 2000 ; Ghio et al, 2006 ; MacWhinney et al, 2010, 2011) ou l’acquisition du langage (Canut & Vertalier, 2008 ; Morgenstern & Parisse, 2007). Parallèlement à la constitution de données, la diffusion de celles-ci reste tout aussi importante. La construction collaborative de CHILDES, base de données internationale et interlangues d’interactions naturelles ou semi-guidées (MacWhinney, 2000), a permis de mettre en relation des chercheurs de divers horizons sur
des corpus unifiés. En France, le développement d’ORTOLANG (Pierrel & Parisse, 2016) permet à présent aux chercheurs qui le souhaitent de déposer sur la plateforme des ressources et des outils issus de leurs travaux en vue de les diffuser et de les partager avec d’autres chercheurs. Ainsi, le chercheur travaillant dans le champ de l’acquisition et/ou des pathologies du langage peut avoir accès à quelques corpora constitués dans le cadre de projets de recherche, parmi lesquels nous pouvons citer (sans être exhaustif) : le Paris Corpus (Morgenstern & Parisse, 2012), TCOF (André & Canut, 2010), PLPNat (Bassano, 2007), Paroles Disfluentes (Praxiling), DySpoLec (Lalain et al, 2012)...
Malgré cela, la diffusion de données de productions linguistiques de locuteurs (enfants ou adultes) présentant des troubles du langage reste encore parcellaire: les chercheurs s’accordent sur fait que les données recueillies sont peu nombreuses et très rarement accessibles à l’ensemble de la communauté scientifique, notamment pour les données francophones. Or, rendre accessible ces corpus d’interactions pourrait contribuer à la mise en place de recherches portant sur le développement langagier atypique ou pathologique en proposant aux chercheurs, étudiants et professionnels de travailler sur des données écologiques, recueillies dans un cadre scientifique et totalement annotées.
Ce numéro vise donc à questionner les possibilités, les apports ainsi que les limites du recueil et du traitement de corpus dans le champ des pathologies du langage. Les propositions pourront s’articuler autour des trois axes suivants :
(1) L’utilisation de corpus dans le cadre de la recherche en pathologies du langage
Dans cet axe, il s’agira d’explorer la place et la pertinence du travail sur corpus à des fins scientifiques, en s’interrogeant notamment sur les points suivants :
- Quelles sont les spécificités du recueil et du travail des données en pathologie ?
- En quoi, à quel moment et pourquoi est-il pertinent de constituer un corpus ? Quels sont les objectifs visés ?
- Quels sont les apports et les limites du travail sur corpus (par rapport à des approches expérimentales par exemple) ?
- Quelles sont les conditions requises et nécessaires pour la mise à disposition des données ?
(2) L’utilisation de corpus pour l’analyse des situations cliniques
Le second point cherchera à construire une réflexion sur l’utilisation de corpus à des fins d’expertise professionnelle. Les propositions pourront soulever les questions suivantes :
- Quelles implications le recueil et le traitement de données ont-ils pour les pratiques professionnelles ?
- De quelle façon la linguistique de corpus peut aider des professionnels à décrire leurs gestes et leur degré d’efficience ? En quoi la linguistique de corpus permet d’enrichir les pratiques professionnelles ?
- Quels outils de la linguistique de corpus sont pertinents pour l’évaluation du langage et pour l’évaluation des pratiques ?
(3) Le traitement des données orales et/ou écrites en linguistique de corpus
Le dernier axe portera plus globalement sur les ponts et les diverses relations existantes, ou à développer, entre la linguistique de corpus et la description des situations cliniques. Il s’agira de développer les points suivants:
- Quels sont les outils d’analyse de corpus existant ou à développer ?
- Quels outils pour quelles données ? Comment traiter des données orales et écrites : quelles différences, quelles convergences ?
- Quels sont les liens entre recherche fondamentale, appliquée et pratiques professionnelles ? Comment peut-on développer des partenariats ?
- Comment former des professionnels à l’analyse de corpus ?
Modalités de soumission
Merci d’adresser un résumé long de votre proposition d’article (2 pages maximum, format PDF) incluant une présentation de la problématique, des données, de la méthodologie ainsi qu’une courte bibliographie avant le 1er octobre 2017 à
christine.da-silva-genest@univ- lorraine.fr et caroline.masson@univ-lorraine.fr
Après acceptation, l’article complet devra être renvoyé aux mêmes adresses avant le 15 mars 2018 et respecter la feuille de style de la revue (cf. Consignes aux auteurs sur le site de la revue).