Colloque international ATYLANG Atypies langagières : mais de quoi parle-t-on vraiment ? 27 et 28 novembre 2015 - Paris Ouest
Colloque international ATYLANG
Atypies langagières : mais de quoi parle-t-on vraiment ?
27 et 28 novembre 2015
Laboratoire MODYCO UMR 7114 - CNRS & Université Paris Ouest Nanterre la Défense
Programme
Changements pragmatiques liés à l'âge. Stratégies adaptatives et compensation pour une interaction normée. Catherine Bolly, UCL, Louvain.
Multimodalité de la communication et du langage : développement typique et atypique. Michèle Guidetti, URI Octogone et U. Toulouse 2.
Investigating Specific Language Impairment in Deaf children who use British Sign Language. Chloë Marshall, UCL Institute of Education, London.
Normalité et pathologie. Où est la frontière? Le cas du langage. Jean-Luc Nespoulous, URI Octogone, Laboratoire Jacques Lordat, Toulouse.
À quelles normes se référer pour évaluer le développement psychomoteur et le langage du corps ? Alexandrine Saint-Cast, Institut Supérieur de Psychomotricité de Paris.
Tarifs :
Professionels : 80€ (100€ à partir du 1er novembre)
Etudiants : 40€ (60€ à partir du 1er novembre)
Vous trouverez toutes les informations sur le site du colloque https://sites.google.com/site/atylang1/home
Appel à communications
Depuis plusieurs années, le terme atypie, qui tend à se généraliser dans l’usage courant pour désigner des comportements particuliers et inclassables, s’utilise aussi désormais dans le domaine de la recherche, bien au-delà du domaine clinique et de la seule dimension développementale. En pratique, la notion d’atypie langagière tend à émerger dans le champ des sciences du langage, sans pour autant être problématisée clairement. Dans l’éventail des variations individuelles, certaines conduites linguistiques interpellent la communauté par leur « atypie » en désignant par là leur caractère singulier. Pour autant, l’atypie langagière, qui peut concerner tous les niveaux du système linguistique, de la plus petite unité à la plus grande, peut parfois révéler un caractère pathologique dans l’usage du langage, manifestant alors difficultés, perturbations, déficits. Or, il n’est pas toujours aisé de faire la part entre particularité individuelle et langage troublé. Cette distinction s’avère pourtant fondamentale si l’on considère l’importance et le rôle crucial du langage dans les interactions sociales à tous les âges de la vie.
On se trouve donc aujourd’hui dans une situation paradoxale : stimulante, certes mais qui interroge aussi bien la recherche que la pratique de terrain. Une même notion, à l’interface de disciplines, de domaines et de spécialités, traverse la recherche fondamentale, la recherche appliquée et le terrain clinique, avec des acceptions spécifiques. Mais au fond, de quoi parle-t-on vraiment ? Existe-t-il un dénominateur commun, unificateur de son utilisation dans ces différents champs clairement conceptualisable ? Et si oui, lequel ?
La question qui sous-tend l’organisation du colloque Atylang, consacrées à la linguistique clinique, est donc la suivante : comment peut-on passer de l’utilisation intuitive du terme Atypie langagière à un usage s’appuyant sur une signification explicite et raisonnée, qui permette de faire émerger un consensus sur la façon de le problématiser, sans le réduire d’entrée de jeu au champ du dysfonctionnement et du handicap. Plus précisément :
(I) A partir de quand bascule-t-on du singulier, étrange, inhabituel, au pathologique ? Et comment peut-on distinguer le fonctionnement atypique conjoncturel du dysfonctionnement chronique et installé. Ainsi, sous l’angle du développement, comment caractériser et distinguer l’atypie développementale de l’atypie marquant un retard ou un trouble spécifique manifeste? Du point de vue du vieillissement, quels sont les observables qui permettent de relever des constructions atypiques qui, de simples marqueurs irréductiblement associés au vieillissement normal, deviennent des indicateurs clairs d’un vieillissement pathologique ?
(ii) Sur quelles références nous appuyons-nous pour étayer et justifier scientifiquement l’utilisation du terme « atypie » : la communauté de l’observé (environnement familial, scolaire ?), les modèles développementaux proposés par les chercheurs, les pratiques des cliniciens ? Quels indicateurs et quelles mesures précisément ?
(iii) Quel est le statut de l’observateur (individuel vs. collectif, expert vs. non expert, chercheur et/ou clinicien), et à partir de là, quelles sont ses attentes et la norme (ou usages attestés) qu’il a intégrée ? Finalement, dans quelle mesure ce qui est atypique et singulier selon un certain éclairage devient parfaitement naturel selon un autre ?
A partir de ces interrogations, l’objectif de ces journées est de fournir des points de repère aux praticiens qui leur permettent d’aborder la notion d’atypie langagière de façon réflexive et problématisée. Il s’agit également, pour les chercheurs, de profiter des retours d’expérience du terrain pour explorer le continuum que traverse la notion, en fixer les pourtours, les limites et les intérêts pour la description scientifique et clinique.
En pratique, les journées ont pour vocation de couvrir à la fois la question des usages dits atypiques et celle des marqueurs langagiers qui en rendent compte, en d’autres termes de sonder les dimensions formelle et communicationnelle. 10 champs majeurs, non exclusifs, sont convoqués sous l’angle de la recherche et du terrain clinique :
(i) Développement et vieillissement langagier
(ii) Oral, écrit
(iii) Langue vocale et langue des signes
(iv) Gestes et multimodalité
(v) Atypie structurelle et/ou atypie pragmatique
(vi) Troubles développementaux vs troubles acquis
(vii) Diagnostic et remédiation
(viii) Guidance familiale (développement, vieillissement)
(ix) Retards vs troubles de langage
(x) Atypie en contexte plurilingue
Soumissions sur la plateforme Easychair https://easychair.org/conferences/?conf=atylang1
Langues du colloque : French, English and French Sign Language (LSF)
ANAE – anae@wanadoo.fr – www.anae-revue.com - www.anae-revue.org - ANAE formations - Les Editions du Petit ANAE