Soutenance de thèse - Raisonnement transitif et dyscalculie: étude par IRMf chez l'enfant - 14 décembre 2017
Soutenance de thèse
"Raisonnement transitif et dyscalculie : étude par IRMf chez l'enfant",
menée par Flora Schwartz sous la direction du Dr Jérôme Prado.
La thèse sera soutenue en français le jeudi 14 décembre à 10h30
dans l'amphithéâtre de l'Institut des Sciences Cognitives Marc Jeannerod de BRON.
Composition du jury:
Pr Pierre FOURNERET, Université Lyon 1, examinateur Pr Marie-Pascale NOEL, Université Catholique de Louvain, rapporteure Dr Jérôme PRADO, CNRS, directeur de thèse Dr Emmanuelle VOLLE, INSERM, examinatrice
La soutenance sera suivie d'un pot auquel vous êtes tous invités.
Résumé
La dyscalculie se caractérise par d’importantes difficultés d’apprentissage des mathématiques, malgré une scolarisation adéquate et des capacités intellectuelles dans la norme. Même si ce trouble affecte 3 à 7% des enfants d’âge scolaire, ses causes restent encore peu connues. Il a été proposé que la dyscalculie consiste en un déficit spécifique de représentation des quantités numériques, causé par des anomalies cérébrales au niveau du sillon intra-pariétal (IPS).
Cependant, des études récentes suggèrent que la dyscalculie serait plutôt caractérisée par des déficits dans certaines fonctions cognitives générales, comme le raisonnement déductif.
Cette thèse s’est intéressée au lien entre apprentissage des mathématiques et une forme de raisonnement déductif qui implique l’IPS, à savoir le raisonnement transitif (A>B, B>C donc A>C).
Dans une première étude en Imagerie par Résonance Magnétique fonctionnelle (IRMf) , nous avons comparé l’activité cérébrale d’enfants dyscalculiques de 9 à 12 ans à celle d’enfants neurotypiques de même âge pendant l’écoute d’histoires comprenant des relations transitives. Cette étude a montré l’activation de l’IPS gauche lors de l’intégration de relations transitives chez les enfants neurotypiques, mais pas chez les dyscalculiques. Ces derniers faisaient également plus d’erreurs que les enfants neurotypiques dans la tâche de raisonnement transitif. Par ailleurs, les capacités de mémoire de travail des participants étaient corrélées à la performance et à l’activité de l’IPS lors du raisonnement transitif. Ceci suggère que des déficits de mémoire de travail pourraient expliquer l’absence d’activation de l’IPS et les performances inférieures des enfants dyscalculiques.
Dans une seconde étude, nous avons suivi longitudinalement les enfants neurotypiques et avons mesuré leurs progrès en mathématiques sur une période de 1,5 an après la session IRMf. Nous avons déterminé si les mesures cérébrales associées au raisonnement transitif pouvaient prédire l’amélioration en mathématiques. Cette étude a montré que l’activité cérébrale de l’IPS pendant le traitement des relations transitives prédisait de façon significative l'évolution du niveau en mathématiques.
Ces résultats soulignent l’importance du raisonnement transitif pour l’apprentissage des mathématiques et suggèrent qu’un déficit de traitement des relations transitives dans l’IPS pourrait contribuer à la dyscalculie.
Contact - Flora Schwartz flora.schwartz@isc.cnrs.fr