Conférence internationale sur la métacognition et la confiance en soi - 28 novembre 2018

Publié le par ANAE

Conférence internationale sur la métacognition et la confiance en soi

28 novembre 2018 

Conseil scientifique de l'Éducation nationale

Présentation

La métacognition recouvre l’ensemble des processus, des pratiques, croyances et connaissances qui permettent à chaque individu de contrôler et d’évaluer ses propres activités cognitives, c’est-à-dire de les réguler. Les capacités métacognitives de contrôle et d’auto-évaluation y sont étroitement liées.
L’attention est indispensable pour comprendre l’objectif à atteindre et rester concentré sur lui ; le niveau d’effort engagé et la capacité à surmonter les obstacles dépendent de la motivation à effectuer la tâche. La motivation dépend de la confiance de réussir dans l’apprentissage ou la tâche. L’évaluation réaliste par l’élève de la difficulté de la tâche et du travail effectué, détermine l’efficacité de l’apprentissage et le choix de stratégies alternatives. La fiabilité de cette auto-régulation dépend de l’expérience acquise sur des tâches similaires. Mais d’autres facteurs peuvent favoriser ou biaiser l’autorégulation, comme la représentation que l’élève a d’elle/lui-même et de son intelligence, et sa compréhension du rôle constructif de l’erreur dans l’apprentissage.

Cette conférence réfléchira sur l’impact de ces diverses composantes de la métacognition sur la réussite scolaire des élèves. Elle examinera les pratiques éducatives susceptibles de répondre aux interrogations suivantes :

  • Comment rendre les élèves responsables de leur propre attention et les aider à identifier un levier qu’ils puissent mobiliser ?
  • Comment présenter aux élèves les buts d'apprentissage d'une manière qui favorise leur engagement actif ?
  • Faut-il signaler aux élèves leurs éventuelles erreurs de performance, et comment le faire ?
  • Quels sont les outils et les pratiques permettant d'améliorer l'auto-régulation des élèves ?
  • Comment combattre l'effet des stéréotypes sociaux sur l'appropriation des tâches scolaires ?
Programme

Accueil à partir de 12 h 30
Remise des casques récepteurs pour suivre la traduction française des interventions en anglais (prévoir une pièce d'identité).

13 h 30 - Ouverture par Stanislas Dehaene, Président du CSEN

13 h 40 - Introduction par Sid Kouider, membre du CSEN

13 h 50 - Les sentiments métacognitifs et la pédagogie. Confiance, manque de confiance, excès de confiance : qu'est-ce qu'ils nous disent sur l'apprentissage ? - Anastasia Efklides, Université Aristote de Thessalonique, Grèce (en anglais, traduction française assurée)  

Promouvoir la réussite et le bien-être des élèves est un objectif fondamental du processus éducatif. L’apprentissage auto-régulé (SRL) est essentiel pour atteindre cet objectif. En SRL, les élèves sont responsables de leur apprentissage : ils prennent des décisions concernant le temps et l’effort à y consacrer et les stratégies permettant d’améliorer leurs résultats. L’autorégulation met en jeu les capacités et connaissances cognitives, la métacognition des élèves (suivi et contrôle de la cognition), leur motivation, leurs affects et leurs croyances. Les expériences métacognitives (telles que le sentiment de difficulté et le sentiment de confiance) sont des « feedbacks subjectifs » qui permettent d’apprécier la fluidité du traitement cognitif et la justesse de la réponse. Cependant, le feedback subjectif n’est pas toujours valide.
La confiance peut approximer la performance réelle, être plus ou moins élevée qu’elle. La surconfiance est souvent associée à l’ignorance ou au manque de critères permettant de juger de la qualité de la réponse et conduit souvent à l’arrêt prématuré de l’effort. La sous-confiance, par contre, est associée à une connaissance plus approfondie des exigences de la tâche, ce qui entraîne un effort ou un retrait plus important et une implication moindre dans des tâches nouvelles ou exigeantes. La confiance dans les performances des tâches scolaires, ainsi que les attentes des enseignants et des parents et l’évaluation de la réussite scolaire, ont une incidence sur la confiance en soi et l’auto-efficacité des élèves. Cela implique que le SRL n’est pas un processus purement individuel, mais une interaction de facteurs individuels et sociaux qui façonnent le contexte de l’apprentissage.

14 h 40 - Pédagogie coopérative et métacognition - Céline Buchs, Université de Genève

Cette présentation s’appuie sur la pédagogie coopérative, pour travailler la métacognition et la confiance en soi. Dans un premier temps, je présenterai en quoi les interactions entre pairs favorisent la régulation des activités des apprenants, et comment les principes proposés par la pédagogie coopérative pour structurer ces interactions soutiennent un climat positif pour les apprentissages et les relations sociales, renforcent l’engagement actif des élèves et la réflexion sur le fonctionnement en équipe.
Dans la deuxième partie, j’illustrerai à travers les résultats d’une recherche la manière dont la structuration coopérative renforce le sentiment de compétences des apprenants – ce sentiment qui, à son tour, favorise les apprentissages.

15 h 30 - Pause

15 h 50 - Motivation en classe et représentation de soi - Daphna Oyserman, Université de Californie du Sud, États-Unis (en anglais, traduction française assurée) 

Les gens ont souvent des aspirations très élevées pour leur santé, leur richesse et leur niveau d’instruction, mais ils ne parviennent pas à démarrer assez tôt, à persévérer assez longtemps ou à s’engager assez, pour réussir. La théorie de la motivation basée sur la représentation de soi est une théorie psychologique sociale de la motivation qui fournit un cadre prédictif utile pour comprendre ce qui peut être fait. Mon intervention en milieu scolaire sera présentée. Elle montre que les identités ne sont pas fixes mais construites dynamiquement, en fonction du contexte. La manière dont les élèves interprètent leurs expériences de facilité et de difficulté est influencée par la représentation qu’ils ont d’eux-mêmes à l’esprit et par ce que cette représentation implique dans la situation considérée. Réciproquement, l’interprétation particulière des difficultés éprouvées influe sur la représentation de soi. De brèves interventions effectuées par les enseignants permettent de modifier les représentations de soi susceptibles d’élever l’effort d’apprentissage et les résultats des élèves.

16 h 40 - Les "étiquettes de l’esprit" : Auto-évaluations, stéréotypes sociaux et productions scolaires - Pascal Huguet, LAPSCO, Université Clermont Auvergne

Les processus métacognitifs, et singulièrement les auto-évaluations, dans le contexte de l’école ne sont pas réductibles à la pensée qui se concentre sur elle-même. Ces processus et leurs expressions en matière d’auto-évaluation traduisent aussi l’influence sur soi d’un contexte et de croyances plus ou moins propices aux apprentissages et de nature, in fine, à biaiser les choix d’orientation. Les travaux scientifiques dans ce cadre montrent notamment la force des auto-évaluations construites au fil du temps par les élèves dans telle ou telle discipline, en fonction de leurs expériences de réussite et d’échec et/ou des stéréotypes parfois associés à leurs groupes d’appartenance. Tout en livrant des pistes pour lutter contre l’échec scolaire, ces travaux rappellent que les acquis des sciences cognitives réclament aussi, pour leur application efficace en contexte scolaire, une connaissance des influences attachées aux déterminants sociaux de la cognition.

17 h 30 - Améliorer l'attention à l'école : programme ATOLE - Jean-Philippe Lachaux, Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, INSERM

Dans cette présentation, j’aborderai spécifiquement une proposition d’enseignement à la fois théorique et pratique de l’attention dans le contexte scolaire (le programme ATOLE), comme tentative de réponse à une demande de plus en plus pressante de la part du corps enseignant et des parents, inquiets de ce qui commence à être perçu comme une « crise sociétale de l’attention ». Je détaillerai la mécanique de ce programme et la manière dont il met l’accent sur un enseignement métacognitif pour favoriser la prise de conscience, par les élèves, des mécanismes psychologiques et neuronaux qui gouvernent leur vie mentale.

18 h 20 - Conclusion générale par Joëlle Proust, membre du CSEN et Christophe Marsollier, IGEN

18 h 45 - Clôture par Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse

Fin à 19 h 00

Intervenants 

Site 

Informations pratiques

Entrée gratuite sur inscription, dans la limite des places disponibles.

Je m'inscris

La conférence a lieu, le 28 novembre 2018, au lycée Louis-le-Grand
Amphithéâtre Patrice Chéreau
123 Rue Saint-Jacques, 75005 Paris.

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