4ème Rencontres Nationales sur l'Accompagnement - Prendre pouvoir sur l'écrit - 2-3 avril 2011
On peut comprendre que la maîtrise de notre langue n'aille pas de soi pour les enfants d'origine étrangère. Mais elle semble tout aussi étrange à ceux qui, bien que parlant français à la maison, sont déstabilisés par la langue de l'école, ne se risquent pas à intervenir, ne saisissent pas les consignes, peinent à jouer avec la langue, ne rentrent pas dans les récits...
Comment sécuriser l'accès au langage, provoquer des situations incitant à l'échange, passer des usages familiers à une pratique élargie de l'oral propice à un regard « instruit » sur le monde ?
Les querelles de méthodes, jouant parfois de caricatures démagogiques, ont fait long feu sans provoquer d'amélioration. Pire, les évaluations internationales indiquent une dégradation des résultats avec un accroissement des écarts et du taux d'élèves fragiles. Et la France est parmi les pays les moins à même d'enrayer les inégalités sociales par son action éducative.
Sur quels points peser pour avancer de façon significative ? Faute d'un diagnostic précis sur la nature des difficultés, les aides apportées risquent de maintenir les choses en l'état... voire de les aggraver ! Les supports sont-ils toujours propices à stimuler l'envie de lire ? Les questions ne posent-elles pas plus de questions qu'elles n'en résolvent ? Quel étayage peut élargir leur pouvoir de lire ?
L'écriture est toujours le parent pauvre de la scène scolaire. On considère les plus jeunes trop petits pour écrire (tant qu'ils ne savent pas lire), les privant d'un formidable catalyseur pour l'apprentissage. Quant aux plus grands, leurs productions sont parfois si désolantes qu'on se désespère de les voir progresser jusqu'à hésiter à les faire produire. Le regard sur leurs productions alimente trop souvent une conception sur-normative de cette activité ruinant leur volonté de progresser : logique spiralaire d'une dégradation progressive de l'envie et des capacités d'écrire.
Si l'atelier d'écriture est l'occasion d'une conquête jubilatoire sur ses propres capacités et de prise de conscience des virtualités de la langue, l'écrit est aussi un outil majeur pour le travail intellectuel. Comment penser et mettre en œuvre une politique de l'écrit au bénéfice de tous ?
Comme les années passées, les Rencontres croiseront des apports de chercheurs, des pratiques et des stratégies éducatives menées dans et hors l'école comme autant d'alternatives opératoires aux logiques ségrégatives.
Citons parmi les intervenants pressentis : Martine ALCORTA (Université de Bordeaux) Christian BAUDELOT (ENS Cachan) ; Elisabeth BAUTIER, Stéphane BONNÉRY (Université Paris 8) ; Gérard CHAUVEAU (chercheur honoraire INRP-CRESAS) ; Jacques FIJALKOW (Université Toulouse Le Mirail) ; André OUZOULIAS (IUFM de Versailles, Université de Cergy-Pontoise) ; Catherine TAUVERON (Université De Bretagne, rédactrice en chef de la revue Repères - INRP) ; Henriette ZOUGHEBI (Vice-présidente du Conseil Régional d'Ile-de-France, chargée des lycées et des politiques éducatives).
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