Dyspraxie - Handicap caché - Plongée vers la confiance
À la piscine, une dizaine d'enfants dyspraxiques ont effectué une plongée avec bouteilles et oublié leurs problèmes de coordination
Grâce à la plongée, les enfants dyspraxiques ont trouvé une activité valorisante qui leur permet d'effectuer des gestes simples mais importants au quotidien.
Karine Lemuet et Estelle Seguin sont les mamans de garçons de 9 ans et demi et de 13 ans atteints de dyspraxie, un handicap caché mal connu. L'espace d'un après-midi, elles ont voulu leur apporter « un bol d'air » à travers une activité facile, la plongée en piscine. L'objectif était de rassurer tous ces gamins, de les (ré) conforter par le biais d'une animation ludique dans un élément, l'eau, qui les valorise.
Une façon d'apporter une note d'optimisme dans un quotidien trop souvent parsemé d'embûches. « L'enfant dyspraxique est maladroit, explique Karine Lemuet. Tout ce qu'il touche se renverse, se casse, tombe, se déchire
Retrouver une confiance
L'enfant qui subit ce handicap n'arrivera pas, en dépit d'un apprentissage habituel, à inscrire cérébralement certains mouvements coordonnés et donc à les reproduire. « Ses gestes resteront malhabiles, fluctuants voire ratés. De plus, l'enfant dyspraxique les effectuera avec une telle attention que cela lui vaudra une grande fatigue », a constaté Karine.
À l'école, cet enfant maladroit peut devenir la risée de ses petits copains. Cela le placera, de toute évidence, un peu plus dans une situation d'inconfort, voire d'échec. Le corps enseignant n'est que peu informé et formé pour pallier les problèmes de l'enfant dyspraxique.
Dans le bassin de la piscine municipale Louis-Starzinsky, un petit groupe d'une dizaine d'enfants dyspraxiques, résidant en Saintonge mais aussi à La Rochelle ou à Niort, s'est donc jeté à l'eau dimanche après-midi, de 13 heures à 16 heures. Il a pratiqué la plongée avec bouteille mais aussi différents jeux aquatiques.
La plongée ne nécessite pas une coordination des membres (bras et jambes). Elle a donc permis à ces enfants de retrouver une certaine confiance en eux.
« Dans cette activité, chacun des enfants va à sa vitesse. Il ne se trouve plus en situation d'échec, ce qui est gratifiant », assure Karine Lemuet, par ailleurs monitrice de plongée à la section sports sous-marins de l'ASPTT Saintes.
Tout n'est pas noir
« Les parents qui découvrent un jour ce handicap sont en plein désarroi », résume, pour sa part, Estelle Seguin. Malgré leur énorme volonté et une intelligence normale, les enfants dyspraxiques ne parviennent pas à écrire normalement. Il leur est difficile de dessiner une figure géométrique, de lire un texte sans se perdre dans les lignes. Impossible, pour eux, d'écouter l'enseignant en prenant des notes. Ils ne peuvent effectuer deux choses à la fois. Comme certains gestes ne sont pas automatiques, toutes leurs ressources d'attention sont altérées.
Mais tout n'est pas noir. L'enfant dyspraxique s'avère vif, intelligent, beau parleur. Il aime participer aux conversations des grands. Il adore les récits et les histoires, invente des jeux de rôle élaborés et possède une culture générale étendue. Il pose sans cesse des questions, possède une excellente mémoire et apprend avec plaisir et efficacité.
L'association Dyspraxique mais fantastique, dont Estelle Seguin est la déléguée départementale (1), se donne deux objectifs : informer les familles touchées par ce handicap qui ne se voit pas et œuvrer à la création de classes adaptées.
(1) Contact : Estelle Seguin tél. 05 46 74 16 31. Site internet : www.dyspraxie.org
Source et suite : http://www.sudouest.fr/2010/06/16/plongee-vers-la-confiance-118192-1531.php
ANAE - anae@wanadoo.fr - www.anae-revue.com - www.anae-revue.over-blog.com