Offre de thèse - Etude de l'émergence des structures linguistique au sein de systèmes multi agents
OFFRE DE THÈSE
ETUDE DE L’ÉMERGENCE DES STRUCTURES LINGUISTIQUES AU SEIN DE SYSTÈMES MULTI
‐AGENTS
Nature de l’offre :
Contrat doctoral (2 ans, renouvelable 1 an) pour une thèse de doctorat en sciences cognitives
Lieu : Laboratoire Dynamique du Langage (UMR5596 CNRS Université Lumière Lyon 2), Université de Lyon, Lyon
École doctorale : Neurosciences et Cognition, Université de Lyon
Profil recherché : Master recherche ou équivalent, sciences cognitives ou informatique
Mots‐clés : Modélisation, cognition, lambda‐calcul, systèmes multi‐agents, linguistique évolutionniste, origines du langage, émergence de la syntaxe
Contexte de la recherche :
Les origines du langage et plus généralement de la communication font l’objet de recherches dans des champs aussi divers que la linguistique, la biologie, l’archéologie, la psychologie, l’informatique etc. et plus généralement dans le périmètre des sciences cognitives. Parmi ces différentes approches, la modélisation informatique permet en particulier d’envisager la question de l’émergence d’un système de communication structuré et partagé par une communauté de locuteurs. Les modèles sont – par essence – réducteurs et souvent détachés de la réalité ; ils s’appuient néanmoins sur des mécanismes cognitifs et sociaux plausibles, et visent par leur simplicité et leur caractère contrôlé à dégager les conditions nécessaires et/ou suffisantes de l’émergence d’un système de communication.
Depuis les années 1990, les simulations ont vu leur champ d’investigation et leur complexité s’accroître : de l’émergence d’un lexique partagé, les études se sont déplacées vers la mise en place de systèmes de sons partagés et de structures syntaxiques au sein de communautés virtuelles multi
agents. L’émergence de régularités et de structures au sein d’un système de communication est un sujet difficile. Le passage de règles basiques – ordre des mots, systèmes de déclinaisons, compositionnalité – à des structures plus complexes pose en particulier toujours problème.
Sujet de thèse :
Le problème de l’émergence de structures complexes au sein d’un système de communication partagé suggère l’emploi de modèles linguistiques et/ou de paradigmes mathématiques adaptés. Ceux‐ci doivent être à la fois assez riches et flexibles pour permettre l’apparition de structures originales, et assez contraints pour que les simulations engendrent des systèmes structurés et stables. La théorie linguistique des Construction Fluid Grammars, qui sous‐tend une partie des récents travaux de Luc Steels, illustre cette recherche d’un paradigme adéquat.
L’objectif de la thèse est d’étudier la pertinence d’un formalisme mathématique, le lambda
calcul, pour modéliser les opérations mentales d’agents logiciels mis en situation d’émergence d’un système de communication. Ce formalisme a servi de support à la quête d’une théorie générale des fonctions, et a déjà été utilisé pour étudier d’autres phénomènes émergents. Fontana, Walter et Buss se sont ainsi penché sur les origines de la vie avec l’apparition de formes organisées et autoreproductrices.
Le lambda
calcul semble bien adapté à l’émergence de régularités linguistiques :
Ses principales caractéristiques font écho à celles du langage humain : séquentialité de la parole et récursivité ; sa forte générativité et ses contraintes laissent espérer l’émergence de structures variées et originales au cours des simulations. Des théories linguistiques comme celle des grammaires catégorielles, où les constituants syntaxiques s’assemblent tels des fonctions appliquées à des arguments, serviront d’arrière ‐pan aux modèles développés.
Il s’agira dans un premier temps de reproduire les résultats de différentes publications – émergence de la compositionnalité, d’un ordre des mots etc. –, avant d’explorer d’autres structures, au niveau syntaxique mais également morphologique, phonologique etc. L’écologie du modèle sur le plan cognitif sera particulièrement mise en avant, avec l’inclusion de contraintes cognitives liées aux capacités mnésiques ou de traitement des agents.
Le travail sera réalisé au sein du laboratoire Dynamique Du Langage, où il s’appuiera sur i) une solide expérience en modélisation et simulation et ii) une grande diversité des thématiques de recherche – linguistique descriptive, anthropologie, psycholinguistique etc.
, propice au développement de modèles solidement ancrés dans la réalité cognitive et sociale des locuteurs. Les collaborations avec d’autres équipes de recherche seront encouragées.
Compétences requises :
Solides compétences en programmation indispensables (C++ de préférence)
Expérience en modélisation et intelligence artificielle
Capacité à manipuler des formalismes mathématiques avancés (lambda‐calcul)
Connaissances en sciences cognitives nécessaires (linguistique et/ou psychologie), ou intérêt avéré pour acquérir différentes notions dans ces domaines.
Rémunération :
Salaire mensuel brut de 1676,55 €
Date limite de candidature :
15 Octobre 2010
Contacts:
François Pellegrino
Directeur de Recherche CNRS
Laboratoire Dynamique du Langage
francois.pellegrino@ish
‐
lyon.cnrs.fr
ou
Christophe Coupé
Chargé de Recherche CNRS
Laboratoire Dynamique du Langage
christophe.ccoupe@ish
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lyon.cnrs.fr
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