Avis de parution - ANAE N° 116 - L'Apprentissage du langage écrit et ses troubles

Publié le par ANAE

ANAE-116-Troubles-du-langage-ecrit.jpgANAE N°116

Février 2012

Vol 24, tome I, N° 116

 

L’apprentissage du langage écrit

et ses troubles

Un bilan de 25 années d’approches cognitives

Numéro coordonné par le Pr Bernadette Pierart (UCL)

 

 

Pendant longtemps, on a enseigné la lecture et l’orthographe à des générations d’écoliers sans avoir la moindre idée de la nature et de l’importance des opérations mentales sous-jacentes à ces activités et sans en soupçonner l’extrême complexité.

Le démontage de l’architecture cognitive à la base de la lecture et de l’orthographe a commencé, il y a quelque 25 ans, sous la pression de la clinique des troubles de la lecture et de l’orthographe. Pourquoi ces enfants dyslexiques éprouvent-ils tant de difficultés pour lire et pour orthographier quelques phrases, tâches que les autres de leur classe font non pas facilement mais en tout cas sans rencontrer ces difficultés extrêmes ? Quelles sont les causes de ce mal étrange et pourtant si répandu ? Comment peut-être aider ces enfants ?

 

Cette entreprise passionnante a mobilisé toute une génération de chercheurs dont l’apport a été tout à fait décisif. Ils ont découvert les mécanismes d’identification des mots, formulé et mis à l’épreuve des hypothèses sur l’origine neurologique et biologique des troubles, identifié les opérations cognitives qui mènent au décodage, à la compréhension des mots lus, à leur production écrite et surtout démontré le poids de la maîtrise du langage oral dans l’accès à l’écrit ; le langage écrit est avant tout du langage !

 

Ce corpus de découvertes a fait l’objet en 2007 d’un gros rapport aussi complet que critique, commandité par l’INSERM. Cette somme constitue une étape importante pour faire le point sur les connaissances dans le domaine. Sa diffusion reste toutefois encore confidentielle et sa densité la réserve à des chercheurs confirmés.

 

Pour célébrer les 25 ans des approches cognitives en lecture et en orthographe, nous avons voulu donner la parole à quelques ténors qui ont contribué à ces recherches et certains à ce rapport, lors d’un colloque qui s’est tenu le 1er avril 2011, sous l’égide de l’Institut des sciences du langage de l’université de Mons, en Belgique. Ces experts étaient invités à dégager les apports majeurs des approches cognitives en lecture et en orthographe et à en esquisser les prolongements. Nous les remercions d’avoir fait cet effort de synthèse didactique et d’avoir accepté de la mettre par écrit.

 

De jeunes chercheurs prennent aujourd’hui la relève pour poursuivre cette exploration cognitive, pour l’approfondir, pour la nuancer et pour en dégager des applications au service des dyslexiques… Leur plume plus réservée mais tout aussi précise s’est mêlée en un parfait accord à celles de leurs mentors.

Bernadette PIÉRART

Professeur à l’Université catholique de Louvain

 et à l’Université de Mons

 

 

LE FIL CONDUCTEUR DE CE NUMÉRO…

 

Ce numéro spécial nous emmènera de la lecture à l’orthographe, deux facettes complémentaires de l’écrit, dont l’acquisition s’opère en appui mutuel.

 

Le professeur Liliane Sprenger-Charolles, directeur de recherche au CNRS à l’université de Paris-Descartes est une des cosignataires du gros rapport « Dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, bilan des données scientifiques », commandité par l’INSERM (2007). Ses nombreux travaux de recherche sur la lecture ont contribué de manière très consistante aux progrès des connaissances sur les bases cognitives de la lecture et leur développement. Elle nous propose un article synthèse sur les principaux facteurs expliquant la réussite et l’apprentissage de la lecture.

 

Le professeur Alain Content a consacré la majeure partie de ses recherches à l’acquisition de la lecture en relation avec la métaphonologie, au sein du laboratoire de psychologie expérimentale de l’Université Libre de Bruxelles dont il est l’actuel directeur. Sa contribution  discute des aspects neurobiologiques des troubles de la lecture.

 

Le professeur Séverine Casalis de l’université de Lille-III a été une des premières scientifiques à consacrer sa thèse de doctorat de psychologie à la dyslexie. Depuis 20 ans, ses recherches rigoureuses continuent à placer les troubles de la lecture au centre de ses préoccupations. A maintes reprises, elle a collaboré avec madame Sprenger-Charolles. Sa contribution dans ce numéro, avec sa jeune collaboratrice madame Marion Janiot, traite du codage orthographique chez les dyslexiques.

 

Le professeur Bernadette Piérart de l’Université catholique de Louvain et de l’université de Mons, a consacré plusieurs travaux à l’évaluation des troubles de la lecture et des troubles du langage oral, domaines dans lesquels elle a construit des outils psychométriques. Sa contribution met en relation ces deux domaines sur la base de données expérimentales.

 

Le professeur Michel Hupet, de l’Université catholique de Louvain a développé une expertise dans le domaine de la syntaxe et de l’orthographe grammaticale chez l’adulte, de leur développement chez l’enfant, de leur involution lors du vieillissement normal et pathologique. Il retrace les cadres théoriques de l’orthographe, en collaboration avec madame Marie Van Reybroeck, jeune enseignante à l’université de Mons et à l’université de Louvain, qui a réalisé sa thèse de doctorat en psychologie sous sa direction.

 

La deuxième contribution du professeur Hupet se consacre à la gestion et au contrôle de l’orthographe grammaticale, avec madame Emilie Veys, qui a réalisé sous sa direction sa thèse de doctorat en psychologie sur cette thématique.

 

L’article de madame Marie Van Reybroeck nous montre comment les enfants identifient le sujet de la phrase et quels sont les déterminants du développement de cette compétence à l’écrit.

 

Le professeur Michel Fayol, directeur de recherche au CNRS à l’université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand est un des cosignataires du rapport de l’Inserm. Ses recherches sur la lecture et l’orthographe ont permis la construction de connaissances décisives dans ces domaines. Il s’est associé au professeur Sébastien Pacton de l’université de Paris-Descartes et à madame Gaëlle Borchardt, de la même université pour traiter d’un point spécifique de l’acquisition de l’orthographe lexicale, la sensibilité aux régularités graphotactiques. Le professeur Pacton a conduit un nombre considérable de recherches sur l’acquisition de l’orthographe, en particulier de l’orthographe lexicale. Les contributions de son équipe de recherche portent sur le rôle des régularités orthographiques, avec ou sans contrepartie phonologique et celui des informations morphologiques de la conscience morphologique dans l’acquisition de l’orthographe lexicale.

 

Ces huit articles fournissent un état de la question sur l’acquisition de la lecture, de l’orthographe. Tous mettent en évidence l’importance des compétences en langage oral pour des progrès en langage écrit.

 

Articles Varia

 

Approches d’intervention neuro-maturationnelles : analyse des fondements théoriques et scientifiques

E. JASMIN, F. BEAUREGARD, S. TÉTREAULT

 

Performances d’écriture de 12 enfants à haut potentiel intellectuel

M. LIRATNI, A. WAGNER, R. PRY

 

Le Cahier Pratique d’ANAE

 

Testons les tests - L’UDN-II : utilisation du nombre

F. SIEGENTHALER-FARHI, L.-A. EYNARD

 

 

 

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